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    Pour décarboner notre mode de vie (et plus largement le rendre compatible avec les limites qui nous sont imposées par notre planète), il va certes y avoir besoin de technique, mais il va aussi y avoir besoin de récits, d’exemples, de valeurs, et de personnes pour incarner tout cela.

    C’est dans cet esprit qu’a été fondée (par deux athlètes britanniques, deux femmes) l’association “Athletes of the World”, une organisation “destinée à soutenir les athlètes qui militent pour le changement et le progrès en réponse aux grands défis de notre temps” (le site mentionne explicitement le réchauffement climatique).

    A l’occasion du renouvellement du président du Comité Olympique, cette association a envoyé une lettre ouverte au futur successeur, pour que le changement climatique devienne une priorité pour l’organisation des Jeux. Elle a déjà été signée par plus de 400 olympiens, dont une large fraction de médaillés.

    En rappelant en préambule que le changement climatique est déjà un facteur de gêne important pour les jeux (moins de neige l’hiver, canicule pendant les jeux d’été), la lettre demande quatre choses :

    - des engagements renforcés pour diminuer les émissions associées à l’organisation des Jeux

    - la sélection de villes organisatrices qui aient des “pratiques soutenables”

    - une charte concernant les sponsors, pour éviter l’argent en provenance des activités “hautement polluantes”

    - et enfin l’utilisation du Comité International Olympique pour soutenir plus largement l’action internationale.

    On pourrait penser que le sport ne doit pas se mêler de politique. Mais on peut aussi se dire qu’il est heureux que les sportifs vivent dans leur monde et pas ailleurs.

    Bien sûr, il est peu probable qu’un appel change instantanément la face du monde. Mais, en matière de valeurs et d’imaginaires, c’est rarement le cas. Par ailleurs, dans les “icônes” bien connues du grand public, les athlètes occupent une bonne place, et ils sont associés à des valeurs qui sont justement celles dont nous avons besoin en matière de décarbonation : l’audace, le courage, la persévérance, et la résistance à l’effort.

    Cet appel constitue donc une contribution utile, et il faut espérer qu’elle ira avec beaucoup d’autres issues du même milieu !

    Lien vers l’appel : https://athletesoftheworld.org/dear-ioc-candidates

    Source : Jancovici sur Linkedin

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    Voici une image qu’on ne verra pas avant l’année prochaine, au moins !
    La sécheresse a tellement décimé le bétail marocain que le Roi Mohammed VI a appelé la semaine dernière à ne pas faire le sacrifice de Aid Al-Adha, fête religieuse majeure.

    Cette décision relève du bon sens au vu de l’état catastrophique de l’élevage marocain : depuis 2021, le Maroc a perdu 38% de ses bœufs, moutons et chèvres.
    Le nombre d’animaux est donc redescendu à son niveau du début des années 1970 quand la population marocaine était deux fois moins nombreuse.

    La sécheresse qui dure depuis 2019, avec des déficits pluviométriques entre -20 et -60% selon les années, est la principale coupable de cette catastrophe pour l’agriculture marocaine.
    L’élevage, en particulier ovin et caprin, est une source de revenu clé pour les 35% de marocain(e)s qui vivent de l’agriculture familiale. L’élevage est aussi leur forme de sécurité sociale : en cas de difficulté financière, le ménage agricole « décapitalise » / vend un mouton ou une chèvre.

    Si le cheptel national a toujours fluctué au gré des sécheresses, la situation est aujourd’hui particulièrement critique. L’appel au non-sacrifice lors de l’Aid n’a d’ailleurs été émis qu’à trois autres reprises, en 1963, 1981 et 1996, en contexte de guerre ou de sécheresse.

    Pourtant, les politiques agricoles marocaines des vingt dernières années avaient justement pour objectif de rendre l’agriculture marocaine moins vulnérable à la variabilité des pluies caractéristique de notre climat.

    Mais c’est bien l’inverse qui s’est produit.

    Le levier principal du Plan Maroc Vert (2008-2020) pour diminuer la vulnérabilité de l’agriculture marocaine aux sécheresses était la subvention de l’accès à l’irrigation. Les surfaces irriguées ont alors doublé en 30 ans, essentiellement par l’exploitation des eaux souterraines.

    Mais cette irrigation était essentiellement destinée aux cultures d’exportation, dans une logique « d’exporter pour mieux importer ». L’élevage familial et les cultures vivrières qui nourrissent les marocains (blé, orge, fèves) ont reçu très peu de subventions et d’appuis techniques.

    Résultat : avec la multiplication de sécheresses, les cultures irriguées comme la tomate ou l’avocat affichent toujours des volumes de production records mais l’élevage et les cultures réellement nourricières se sont écrasées.

    Comble de cette précarisation de notre souveraineté alimentaire : le Maroc, qui n’importait jusqu’en 2022 que des quantités marginales de viandes, importe désormais massivement de la viande et des animaux vifs. En janvier 2025 seulement, le Maroc a importé 21 800 bovins et 124 000 ovins.

    Alors non la croissance du PIB agricole n’a pas rimé avec l’amélioration de notre souveraineté alimentaire. Et non, le Plan Maroc Vert n’a pas permis d’atténuer l’effet de la sécheresse actuelle sur les agriculteurs et consommateurs marocains, il l’a amplifié.

    Source : un post Linkedin

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    pareille que patricelg. et vue le temps pour arrivé a “error trucmuch” duJambon tu as peut être raison que la localisation du navigateur pointe sur mars.

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    Merci du partage @Raccoon, intéressant article !

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    @Ashura

    Si on le fait pas ici en France, on le fait ailleurs (donc pollueur que ça soit ici ou ailleurs…la terre s’en bas le steak que ça soit en Bretagne ou à Pétaouchnok ^^, c’est du pareil au même)